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JO 2024 : « On n’a pas le temps » pour le shopping

« On nous avait laissés espérer des chiffres d’affaires pouvant aller jusqu’à 40 % de plus qu’un été habituel grâce à un afflux massif de touristes. » Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, se souvient de ces discours optimistes sur les retombées économiques des Jeux olympiques (JO).
Aujourd’hui, c’est un peu la déconvenue. « Pour beaucoup de commerces, notamment dans Paris, on est plutôt sur 10 % à 30 % de baisse par rapport à l’année précédente », selon ce représentant du petit commerce indépendant. D’autant que lors des phases préparatoires, « certaines boutiques ont eu des palissades devant leur vitrine, d’autres ont dû fermer. Et toutes ne récupéreront pas forcément le chiffre d’affaires perdu ».
Selon le panel de Retail Int. pour l’Alliance du commerce, le chiffre d’affaires des magasins d’habillement à Paris a reculé de 13 % durant la première semaine des JO et de 11 % en province. La fédération Procos pour la promotion du commerce spécialisé fait état, de son côté, d’une activité en baisse de 2,5 % en moyenne dans les enseignes en juillet.
Ainsi, par exemple, entre le 18 et le 26 juillet, la boutique phare de l’enseigne Pylones, spécialisée dans les objets de décoration à offrir, située dans le Carrousel du Louvre, a vu son chiffre d’affaires divisé par 100. « Le 19 juillet, avec six vendeurs, on a fait 10 euros sur la journée ! L’obtention d’un QR code pour les visiteurs était trop complexe », déplore Jacques Guillemet, président et fondateur de ce réseau dont les boutiques parisiennes ont vu leur chiffre d’affaires fondre de 5 % entre le 27 juillet et le 6 août, une fois que les épreuves des JO ont débuté.
« On s’attendait à un monde fou et à des touristes partout. Finalement, on dirait un mois d’août normal », renchérit Patrick Bellaiche, qui tient depuis vingt-deux ans une boutique de chaussures dans le 12e arrondissement de Paris : « Ceux qui viennent sont des supporteurs, pas des consommateurs. » Lui les appelle « les mangeurs de glaces », car « ils vont visiter la tour Eiffel et manger des glaces ». Selon Circana, les ventes de glaces individuelles ont d’ailleurs fait un bond de 68 % entre le 29 juillet et le 4 août dans les grandes surfaces.
En revanche, c’était la cohue, mercredi 7 août, sous la canopée du Forum des Halles, devant la boutique officielle Paris 2024. « C’est tous les jours comme ça », glisse le vigile qui y régule les entrées. Chang et James – les touristes interrogés n’ont pas souhaité donner leur nom –, un couple de « Chinois habitant au Luxembourg » d’une trentaine d’années font partie de la centaine de personnes faisant la queue pour acheter tee-shirts, sacs ou mascottes à l’effigie des Jeux. De leurs neuf jours à Paris, ils veulent « rapporter des souvenirs pour les amis qui n’ont pas pu venir », expliquent-ils. Le shopping ? « On n’a pas le temps avec les compétitions. Hier, pour voir des matchs, cela nous a pris cinq heures, entre le RER, le métro, la marche… Après, on était fatigués », ajoute Chang, qui doit accoucher en septembre.
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